Mardi 2 avril à 19h
…et d’une authentique transition écosociale
« Crise écologique », « détérioration du climat », « effondrement de la civilisation industrielle », « catastrophisme (éclairé?) »… Le vocabulaire de l’écologie est souvent anxiogène, et il vient même d’être enrichi par une science nouvelle, la « collapsologie », qui étudie l’écroulement du monde moderne… ! Certes, tout cela est vrai, en partie du moins. Mais le souci est que, depuis quelques années à peine, de plus en plus de personnes font consciemment le choix du déni, de l’inconscience. L’argument est simple : « devant l’immensité du drame socio-écologique, et devant la disproportion des forces, et au regard de ma « petitesse » comme individu, les jeux sont déjà faits. Alors pourquoi m’engager et vivre ainsi dans une ‘‘conscience malheureuse’’ ? »
L’écologie – y compris la dynamique de la décroissance – ne semble plus représenter, sauf pour une infime minorité, une véritable perspective. Dans le meilleur des cas, on fera l’éloge des solutions « locales» (face au désordre du « global »)… D’ailleurs, à l’échelle planétaire, il semble que les sociétés humaines s’orientent vers une immense régression historique, du Brésil à l’Europe, des États-Unis à l’Inde. « L’Âge de la régression », pour reprendre le titre d’un ouvrage récent, est devant nous…
Le défi est clairement, pour les militant-e-s engagé-e-s sur le chemin d’une authentique transition écosociale, porteuse d’un projet de décroissance, de surmonter les situations de désenchantement, de déprime collective, de démotivation. Et dans ce défi à relever, il me semble que l’écologie et la décroissance pourraient utilement et joyeusement entrer en dialogue avec d’autres courants de pensée, d’autres pratiques professionnelles, d’autres visions du monde – de l’écopsychologie au compagnonnage, de la théologie de la libération à la tradition libertaire, du romantisme à l’écospiritualité – à partir du moment où elles visent au Bien commun.
L’intervenant: Mohammed Taleb
Philosophe algérien, Mohammed Taleb est écrivain et formateur en Éducation relative à l’Environnement et en écopsychologie. Il enseigne ces disciplines depuis 2006 à Lausanne, Bruxelles, Louvain-la-Neuve, et Lyon. Depuis de nombreuses années, il travaille sur les interactions entre spiritualité, écologie, critique sociale, dialogue des cultures et décroissance. Il a publié notamment : Routes et lieux-dits de l’Âme du monde. Introduction à une géographie symbolique, radicale et visionnaire (Entrelacs, 2019) ; Conversations fragmentaires autour du Cosmos animé (Éditions de l’Université de l’Âme du monde, 2019) ; Les Clameurs de la Terre sacrée. Les Grands Textes de l’écologie sociale, politique et spirituelle des peuples du Sud (Éditions de l’Université de l’Âme du monde, 2019) ; L’Arbre cosmique, Témoin de l’Âme universelle (Éditions de l’Université de l’Âme du monde, 2019); Arpenter les chemins de l’Écopsychologie (Arma Artis, 2017) ; Éloge de l’Âme du monde (Entrelacs, 2015) ; Theodore Roszak pour une écopsychologie libératrice (Le Passager clandestin, 2015) ; Nature vivante et Âme pacifiée (Arma Artis, 2014) ; L’écologie vue du Sud. Pour un anticapitalisme éthique, culturel et spirituel (Sang de la Terre, 2014).
Informations pratiques
La soirée est organisée par le Réseau Objection de Croissance – Vaud (ROC-VD) en partenariat avec Pôle Sud. Le débat continue de manière informelle autour d’un repas canadien. L’idée est que chacun amène un petit quelque chose à partager. Vous pouvez également acheter un verre au bar.
Entrée libre, chapeau.

